Naissance de 6 manchots du Cap

6 manchots du Cap (Spheniscus demersus) sont nés dans notre colonie ces derniers mois !
Les soigneurs de la nurserie oiseaux sont en train d'habituer le plus âgé, né fin mai et qui pèse déjà 3 kg, à être nourri à la main afin qu’il puisse recevoir le traitement antipaludéen administré à l’ensemble des oiseaux de la colonie plusieurs mois par an, lorsque les moustiques sont les plus nombreux

Manchot du cap au zoo de la palmyre
© F. Perroux/Zoo de La Palmyre

Les cinq autres manchots sont toujours élevés par leurs parents à l’intérieur des terriers. Ceux-ci sont vérifiés par les soigneurs à intervalle régulier de façon à suivre l’évolution des jeunes et recenser d’éventuelles nouvelles pontes. Les petits manchots y restent en moyenne entre 30 et 45 jours avant de faire leurs premiers pas à l’extérieur. A l’âge de 45 jours, ils commencent à recevoir leur poisson de la main des soigneurs dans un petit enclos adjacent à celui de la colonie. Dès qu’ils sont pleinement habitués, les jeunes rejoignent leurs congénères.

Manchot du Cap par SANCOB

Actuellement, certaines colonies sauvages de manchots du Cap font face à une chute brutale de leurs effectifs : celles de la Baie d’Algoa en Afrique du Sud ont perdu plus de 70% de leurs individus reproducteurs depuis 2014 ! Quant à la population de manchots de Western Cape, bastion historique de l’espèce, elle enregistre un déclin annuel de 10%. Une situation particulièrement alarmante due à la raréfaction des bancs de sardines et d’anchois, des poissons pélagiques essentiels à la survie des manchots et de nombreux autres oiseaux marins. Cette diminution de leurs proies s’explique par la surpêche et les modifications des courants marins engendrées par le changement climatique. Elle impacte directement le succès de reproduction des manchots et la survie de leurs jeunes.
Aujourd’hui moins de 10000 couples reproducteurs sont recensés en Afrique du Sud, un chiffre préoccupant qui pousse notre partenaire conservation en Afrique du Sud, la SANCCOB, à demander des actions rapides afin de préserver la seule espèce de manchot présente sur le continent africain.

La SANCCOB a d’ailleurs récemment recueilli une centaine de jeunes manchots du Cap sous-alimentés et en mauvaise condition physique, leur poids moyen étant inférieur de plus d’un kilo par rapport à la normale. Les petits ont été pris en charge dans l’un des centres de réhabilitation de l’ONG et reçoivent depuis des soins constants : réhydratation, réalimentation progressive, apprentissage de la nage. Les individus qui pourront être remis sur pied seront relâchés.

Ces sauvetages d’urgence, malheureusement de plus en plus fréquents, requièrent énormément de temps, de moyens humains et d’argent pour pouvoir être menés à bien. La mise en œuvre d’une approche écosystémique de la pêche, c’est-à-dire d’une pêche plus durable tenant compte des besoins alimentaires des prédateurs marins, en particulier des oiseaux, est demandée par les organisations environnementales et les scientifiques. Mais dans l’intervalle, la SANCCOB est contrainte de multiplier ses interventions pour sauver de plus en plus d’oiseaux.
Il est urgent d’agir.