Naissance d'un gorille

Les naissances exceptionnelles se succèdent au zoo ! Après deux loutres géantes nées en février et un girafon né en avril, c’est un petit gorille qui a vu le jour au parc début août.

Notre femelle Ybana a mis bas en milieu de journée dans l’enclos qu’elle partage avec 3 autres gorilles : sa fille de 14 ans, son fils de 8 ans et le dos argenté Nyuki. Il s’agit de la quatorzième naissance de gorille enregistrée par le zoo depuis que l’espèce y a fait son arrivée en 1974 et la toute première naissance survenue quelques années plus tard en 1978.

Ybana et son nouveau-né © F. Perroux
Ybana et son nouveau-né © Sébastien Meys

C’est aussi le quatrième jeune de cette femelle et surtout le tout premier petit de notre dos argenté qui accueille ainsi son premier descendant à l’âge respectable de 34 ans ! Ils étaient pourtant peu nombreux à croire qu’il serait capable de se reproduire un jour étant donné son histoire : élevé par le personnel du zoo au cours des premiers mois de sa vie en raison du manque d’instinct maternel de sa mère, Nyuki a ensuite passé de nombreuses années avec d’autres mâles avant d’être finalement intégré dans un groupe avec des femelles en 2015.

Si son élevage à la main a pu impacter l’acquisition de certains codes sociaux propres à son espèce, sa mise en contact dans son enfance avec son demi-frère également élevé par l’homme a toutefois permis de limiter son imprégnation et favorisé son introduction à la tête d’un harem des années plus tard. Toutefois aucune gestation n’avait été constatée depuis qu’il partageait son quotidien avec plusieurs femelles. Mais tout vient à point à qui sait être patient et près de 10 ans après la formation de ce groupe, Nyuki est finalement devenu père. Le petit - une femelle - est en pleine forme, tout comme le reste de la famille d’ailleurs.

© F. Perroux
© F. Perroux

Dès la naissance, le jeune gorille s’accroche aux poils de sa mère avec ses pieds et ses mains. Au cours des premiers mois, il est constamment en contact avec elle. Elle le porte généralement sur son ventre, ou bien au creux de sa main tandis que le petit saisit fermement les poils du bras de sa mère. Notre femelle utilise parfois des modes de portage peu conventionnels avec ses jeunes, par exemple sur l’une de ses jambes ! Entre 3 et 6 mois, la femelle déplace progressivement son petit vers son dos afin de pouvoir se déplacer plus facilement. Le jeune gorille acquiert son indépendance entre 3 et 6 ans. Il passe alors la plupart de son temps à jouer avec les autres membres du groupe, notamment ses frères et sœurs, et à parfaire son apprentissage. Mâle et femelle quittent leur groupe natal à la maturité sexuelle, les femelles devant adultes vers l’âge de 7/8 ans et les mâles vers l’âge de 16 ans.

On recense 2 espèces et 4 sous-espèces de gorilles en Afrique. Les gorilles des plaines de l’Ouest sont ceux que l’on peut observer dans les parcs zoologiques. L’animal est extrêmement fragilisé dans son milieu naturel à cause de la destruction et de la fragmentation de son habitat. Le braconnage pour sa viande ou le trafic des animaux sauvages ainsi que les maladies infectieuses, en particulier le virus Ebola qui peut engendrer un taux de mortalité de 95% au sein d’une population, constituent également des menaces importantes pour l’espèce, notamment dans la partie ouest de son aire de répartition. Le faible taux de reproduction des gorilles (un petit tous les 4 à 5 ans seulement) empêche une reconstitution rapide des populations lorsque se produit un déclin brutal et important. Les gorilles des plaines de l’Ouest sont classés En danger critique d’extinction sur la Liste Rouge de l’UICN.

Palmyre Conservation est l’un des rares organismes à financer la conservation des 4 sous-espèces de gorilles. Le fonds de dotation du Zoo de La Palmyre soutient en effet l’association CAMBIO qui préserve les gorilles des plaines de l’Ouest au Cameroun, l’organisation WCS qui protège les gorilles de la rivière Cross au Nigeria et la Virunga Foundation qui sauvegarde les gorilles de montagne et les gorilles de Grauer dans le Parc National des Virunga en RDC.

© F. Perroux